La ventilation tunnel : un outil clé en période de transition climatique

Lorsque les saisons changent et que les températures extérieures fluctuent, le maintien d’un climat intérieur stable dans les bâtiments devient un véritable défi. Le printemps et l’automne apportent des conditions variables qui peuvent générer du stress chez les animaux si la ventilation n’est pas rigoureusement contrôlée. Dans ces périodes, la ventilation tunnel constitue un outil proactif pour préserver le confort des oiseaux.

Bien que souvent associée aux journées estivales très chaudes, la ventilation tunnel joue également un rôle crucial dans la régulation du climat intérieur pendant les périodes de transition, moins prévisibles. Ce mode de ventilation permet de maintenir un flux d’air constant, favorisant la santé et le bien-être des animaux.

Même lors de journées modérément chaudes — avec des températures extérieures comprises entre entre 65–80°F (18–27°C) — les oiseaux peuvent subir un stress thermique en l’absence d’un flux d’air adéquat. La ventilation tunnel peut alors être utilisée de manière stratégique pour faire circuler l’air en douceur et soutenir le refroidissement par évaporation, si nécessaire.

Les oiseaux s’épanouissent lorsqu’ils évoluent dans leur zone thermique neutre, généralement située entre 55°F et 75°F (13°C et 24°C). Dans cette plage, ils maintiennent leur température corporelle sans effort supplémentaire, ce qui favorise une conversion alimentaire et un niveau de bien-être optimaux. Ces données concernent des oiseaux entièrement emplumés et développés. Les jeunes oiseaux peuvent également bénéficier de la ventilation tunnel, mais à des vitesses d’air plus faibles, adaptées à leur âge.

En effet, les jeunes dindes nécessitent des vitesses d’air plus faibles, même en mode tunnel. À mesure qu’elles grandissent et que leur plumage se développe, l’augmentation de la vitesse de l’air permet de maintenir une température ressentie constante dans l’ensemble du bâtiment.

Lorsque les oiseaux atteignent leur stade de développement mature, la gestion de la température ressentie ou température effective devient de plus en plus importante. Cette température est calculée en soustrayant l’effet du refroidissement éolien à la température réelle.

L’un des principaux avantages de la ventilation tunnel au printemps ou à l’automne est la possibilité de moduler la vitesse de l’air en fonction des variations quotidiennes de la météo. Lors des matinées fraîches qui évoluent vers des après-midis plus chauds, les ventilateurs tunnel peuvent être programmés pour augmenter progressivement le flux d’air, évitant ainsi des changements brusques qui pourraient stresser le lot.

La gestion de l’humidité est tout aussi cruciale au printemps et à l’automne. Même si le risque de surchauffe est moindre, le taux d’humidité relative (Rh) peut rester élevé, notamment en matinée. En équilibrant soigneusement la vitesse de l’air et les systèmes de refroidissement, on peut éviter des niveaux d’humidité trop élevés, qui favorisent la litière humide et le mal-être des oiseaux.

À noter : chaque 1 °F de refroidissement par évaporation augmente le taux d’humidité relative d’environ 2,5 %. Il est donc essentiel de surveiller attentivement les conditions avant d’activer les systèmes de brumisation ou les panneaux de refroidissement pendant les mois de transition.

La ventilation tunnel ne se limite pas aux fortes chaleurs estivales : c’est un outil essentiel pour gérer efficacement les périodes de transition climatique. Utilisée de manière stratégique, elle permet de maintenir un environnement stable et de soutenir la performance des oiseaux.

En prêtant une attention particulière à la vitesse du vent, à l’humidité et à la température effective, vous pouvez créer une zone de confort constante, favoriser une bonne qualité de l’air, et permettre aux oiseaux de s’épanouir tout au long de l’année.